Thèmes
Accès à la terre
Néopaysan·NEs
DISPARITION DE FERMES
Transmission de fermes
Clivage
VILLE-CAMPAGNE
Enjeux sociétaux
Futur du monde agricole suisse
Deux à trois fermes disparaissent chaque jour en Suisse. Pour cause, de nombreuses fermes ne sont pas reprises par la descendance. Leurs terres sont alors morcelées et réparties entre les fermes voisines qui, elles, s’agrandissent. En 50 ans, près de la moitié des exploitations agricoles ont disparu tandis que la taille moyenne des exploitations restantes a doublé.
Cette tendance à l’agrandissement rend les systèmes agricoles toujours plus dépendants des intrants chimiques, mécaniques et fossiles, alors même que les impératifs environnementaux imposent un changement de paradigme.
La tendance n’est pas prête de s’inverser puisque la moitié des agriculteurs partiront à la retraite dans les 15 prochaines années et seul un tiers dispose d’une perspective de reprise intrafamiliale.
En parallèle, de plus en plus de jeunes non issus du milieu agricole désirent embrasser cette profession. Malheureusement, la politique agricole suisse complique l’accès à la terre pour les personnes extérieures au monde agricole et vise plutôt l’agrandissement et l’industrialisation des fermes. Ces buts sont pourtant loin de l’image de la “petite paysannerie suisse” que nos politicien·nes prétendent défendre et à laquelle la population est tant attachée.
Nous considérons dès lors qu’il est d’intérêt public d’informer la population de la direction que prend aujourd’hui la politique agricole suisse et d’apporter cette question dans le débat public.
Afin de laisser le débat le plus ouvert possible, le film se contente de témoigner de cette problématique à travers le parcours de Léonard, un jeune citadin qui rêve de devenir paysan, tout en laissant la question des solutions envisageables ouverte.
Mathilde et Alexia estiment, pour leur part, qu’il est essentiel de protéger la paysannerie pour conserver une agriculture durable, résiliente, de proximité et vivrière en Suisse et considèrent que les parcours néopaysans contribuent à cette paysannerie.
Clivage ville-campagne
Le film a été conçu dans un objectif de dialogue entre le milieu agricole et le milieu écologique ou, plus largement, le milieu rural et le milieu urbain.
Il évite ainsi l’écueil classique où écologie et agriculture paraissent s’affronter. Pour permettre cela et aborder la thématique avec un regard plus humain, le film suit le parcours d'une personne qui a accepté de livrer avec humilité ses idées, ses pensées, ses doutes et ses changements intérieurs.
Réalisation
Ce film est le résultat d’une collaboration entre Alexia Tissières, réalisatrice et militante sur les thématiques écologiques et sociales, et Mathilde Vandaele, chercheuse sur le thème de l’accès à la terre pour les personnes non issues du milieu agricole.
Alexia et Mathilde ont réuni leurs compétences pour réaliser un film qui traite avec émotion et humanité une thématique sensible, tout en conservant nuance et rigueur.
Production
Devenir paysan a été réalisé en parfaite indépendance.
Son budget de CHF 45’000.- seulement a pu être financé majoritairement grâce aux fonds reçus du Fond national suisse (FNS) - Programme Agora et de la Fondation de l’Université de Lausanne (Funil).
Le soutien de ces institutions atteste de l’assise scientifique du film décrite ci-dessous.
Assise scientifique
Le film bénéficie d’une solide assise scientifique puisqu’il s’insère dans le cadre de la recherche doctorale de Mathilde Vandaele au sein de l’Université de Lausanne. Son doctorat porte précisément sur le thème de l’accès à la terre et des installations néopaysannes en Suisse.
Le film a également pu compter sur la consultation de trois professeur·es universitaires suisses, qui prennent la parole à l’écran pour expliquer les freins législatifs de l’accès à la terre, éclairer le contexte d’incompréhensions mutuelles entre les milieux écologistes et agricoles et renseigner sur les difficultés rencontrées au sein des transmissions de ferme.